« J’avais vingt-cinq ans quand ils ont tué Chico Mendes », se souvient régulièrement Marina Silva, la candidate du Parti vert à l’élection présidentielle brésilienne. Cette femme que les médias du monde entier désignent comme la nouvelle star de l’écologie parce qu’elle obtenu près de 20% des voix au premier tour sait de quoi elle parle quand il est question de combat contre la déforestation et de défense de l’environnement. Marina Silva est une fille de l’Amazonie et il est impossible de regarder tout son parcours sans penser à Chico Mendes. Originaire de l’état de l’Acre comme Chico, elle est, comme lui aussi, issue d’une famille de seringueiros, des récolteurs de caoutchouc. Elle participe elle aussi, très jeune, à la récolte du latex des hévéas. Mais, contaminée au mercure, souvent malade, Marina finit par quitter les profondeurs de la forêt à l’adolescence. A 16 ans, elle se retrouve chez des religieuses qui lui apprennent enfin à lire et à écrire. Puis elle se fait domestique pour payer ses études.